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Et alors il s'est passé quelque chose, il s'est laissé aller dans un total oubli de soi même envahi par la nuit, le silence et la plénitude, il avait trouvé la liberté, perdre tout espoir c'était la liberté. La grande cité était visible, il observait dans le crépuscule naissant des silhouettes en train de piller le blé dans de grands gestes amples. La troupe s'arrêta devant un immense arbre, un message écrit sur une lettre accroché d'une fine l'âme à la cime du végétal, écrit en lettre rouge le garde lisait, c'était une menace, une menace accrochée par le détenu. Tandis que le chef de la garde lisait tout bas l'épître, le détenu prit la parole:
- Si vous lisez ceci, alors cet avewtissement est pouw vous. Chaque mot que vous lisez de ce texte inutile est une autwe seconde pewdue dans votwe vie. N’avez-vous wien d’autwe à faiwe ? Votwe vie est-elle si vide que, honnêtement, vous ne puissiez pensew à une meilleuwe manièwe de passew ces moments ? Ou êtes-vous si impwessionné paw l’autowité que vous donnez votwe wespect et vouez votwe foi à tous ceux qui s’en wéclament ? Lisez-vous tout ce que vous êtes supposés liwe ? Pensez-vous tout ce que vous êtes supposés pensew ?
C'est seulement lorsqu'on a perdu qu'on est libre de faire ce que l'on veut. Sa philosophie de vie était qu'on pouvait mourir à tout moment, ce qu'il y avait de tragique selon lui, c'était qu'il ne mourrait pas. La garde trop peu nombreuses pour assurer une constante sécurité autour du captif ne pouvait plus se permettre de dormir, le détenu en était conscient, il jouait de cela, il se jouait de la garde.
- Avec l'insomnie plus wien n'est wéel, tout devient lointain, tout est une copie, une copie d'une copie, une copie..
Le garde excédé l'arrêta net.
- Silence!
Une lueur apparût dans l'oeil du prisonnier, il dit:
- Suw une duwée suffisamment longue, l’espéwance de vie tombe pouw tout le monde à zéwo.
Sur ces mots le parchemin implosa dans un fracas monstrueux détruisant l'arbre qui s'abattait sur la garde, le détenu en profita pour s'enfuir, il couru jusqu'à sentir tous ses muscles brûler, jusqu'à sentir dans ses veines de l'acide à la place du sang. Puis, il couru encore. Le chef de la garde était un ancien combattant expérimenté, seul lui ne fût pas surpris par l'explosion du maudit parchemin et était à la poursuite du captif, il le rattrapa facilement, en effet, les poings et pieds liés, le captif n'avait qu'une vitesse de déplacement limitée.
- Arrête toi, tu ne peux rien faire attaché face à moi!
D'un regard belliqueux il se retouurna.
- Je veux que tu me fwappes aussi fowt que tu peux.
Le garde, conscient de la gravité de la situation arma sa lance et asséna un coup mortel au détenu, il préférait le voir mort plutôt que libre. Le détenu s'écroula et dans sa chute il laissait entendre une sorte de désespoir hystérique dans son rire. Quand on souffre d'insomnie on est jamais vraiment réveiller, jamais vraiment endormis, le garde ne savait si il rêvait ou si c'était bel et bien la réalité.
- Je t'ai dit tu ne peux rien faire! Tu t'es peut-être amélioré durant ton exil mais ça ne sera pas suffisant. Repris le garde.
- S'améliowew c'est de la mastuwbation, se détwuiwe c'est ça le secwet.
Malgré le coup d'une force prodigieuse du garde, le détenu détruisit les liens qui l'entravait jusqu'à présent et dans une vitesse presque inhumaine attrapa son ennemi à la gorge.
- Ça y es tu es libwe, pewdwe tout espoiw, c'est ça la libewté!
Il écrasa la gorge de son ennemi qui lâcha son arme au sol. Au moment ou le chef de la garde, vétéran de guerre, tomba lourdement sur le sol, une jeune recrue qui l'avait suivit arriva sur les lieux et observa la scène. Le détenu désormais libre s'approcha le regarda tremblé et lui dit:
- Vos pèwes sont vos images de vos Dieux. Si vos pèwes vous abandonnent, qu'en déduisez vous à pwopos de vos Dieux?
Il était la sueur froide présente dans le dos de ses ennemis..
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