Perce Neige

2 septange 642, journal de l'alchimiste.

L'ajout d'un oeil d'Oni porte ses fruits. La mixture jusqu'à présent blafarde se noircit enfin. J'approche du but, les fragments de pépite de sakaï rendent le mélange plus dur. Au moindre contact mes gants d'alchimiste fondent. Je dois laisser reposer quelques jours que la fusion se fasse.

9 septange 643, journal de l'alchimiste.

Quel mal ai-je eu à me hisser dans l’atelier. Une brume opaque et violacé a pris possession des lieux. Les ténèbres y règnent désormais et me forcent à me couvrir d'un bandeau pour ne pas inhaler l'obscure fumée qui se dégage dans ma potion. La fusion est faite. Un amas noir s'est formé au fond de la marmite, épais, impénétrable cette chose bouge, cette chose vie. C'est ce monstre qui dégage un tel poison. Ma mission est accomplie. Oto Mustam va être ravi.

13 septange 643, journal de la patrouille brakmarienne de l'arbre Hakam.

Cela fait fait bien trois jours que nous n'avons pas vu le soleil, un nuage interdit à tous rayons de lumières de se faufiler jusqu'à nous. La jour et la nuit ne sont même plus discernable et certains hommes ici commencent à contracter certaines maladies inconnues. Nous envoyons un rapport à Brakmar pour recevoir de l'aide.

15 septange 643, journal de l'alchimiste.

Je ne peux plus atteindre l'atelier depuis deux jours. La dernière fois que j'ai essayé j'y ai aperçu une silhouette humanoïde mais ce qui s'en dégageait était démoniaque, tétanisé je ne pouvais plus me déplacer, lorsqu'elle disparu je repris peu à peu mes forces et je pu me retirer. Le fruit de mes recherches est à l'intérieur de cet atelier inaccessible. Le plus inquiétant est qu'il semblerait que les travaux continue à l'intérieur, il se passe quelque chose dans cet atelier. J'y retournerai demain une dernière fois. Pendant que j'écris des bruits effroyables se dégagent de l'atelier, un râle puissant.

15 septange 643, journal de la patrouille d'expédition de l'arbre Hakam.

Nous sommes arrivé sur place et nous n'y avons trouvé que désolation, les ténèbres entourent ses lieux, même la lumière de nos torches est étouffée par cette brume, nous entendions des cries sans en trouver l'origine. Le post avancé était désert et nous n'avons retrouvé qu'un seul des soldats mort. Il n'y avait aucune trace de lutte ni de plaie ouverte sur sa dépouille mais le soldat semblait avoir craché énormément de sang. Les murs en étaient recouverts. Nous prenons l'initiative de les remplacer le temps que brakmar renvoie une patrouille. Notre chef sur place semble inquiet, il semble être le seul à savoir ce qu'il se passe vraiment.

15 septange 643, lettre du chef de la patrouille à Oto Mustam.

L'alchimiste est intwouvable. J'ai bien tenté d'accédew à son ateliew en vain. Ici la nuit semble êtwe étewnelle. J'ai bien peuw que ce projet soit allé twop loin. Je vais êtwe dans l'obligation de bwûlew l'ateliew ainsi que le post avancé. A l'intéwieuw de l'ateliew, une chose huwle de douleuw. Nous nous atèlewons à la tâche demain avec nos towches. Nous devons anéantiw ce que nous pouvons contwôlew.

17 septange 643, milice de brakmar, le chef de la patrouille fait on rapport à Oto Mustam.

Hiew, nous nous sommes équipés de towches et nous avons entwepwis de bwûlew l'atliew. J'y vu le cadavwe de l'alchimiste affecté à l'ateliew les yeux gwands ouvewts, comme mowt de peuw. Plus nous avancions et plus la bwume était épaisse et difficile à twavewsew, c'est alows qu'une silhouette empowta les hommes un paw un. Ma consistance fait que je wéussi à wésistew à son assaut. Je couwu jusqu'à l'ateliew de toute mes fowces et vu le sowdide spectable, la patwouille du post avancé était la, tous mowt accwoché en l'aiw comme du bétail pwès à êtwe découpé, la chose faisait des expéwiences suw eux. Un flacon attiwa mon wegawd il était simplement wemplis d'un liquide noiw et mouvant, ce qui s'en dégageait était bien plus effwayant que tous ces mowceaux de cowps humain épawpillés pawtout dans la piece. Je la pwis avec moi, lança ma towche dans l'ateliew et couwu jusqu'au zaap qui me wamena à Bwakmaw. L'alchimiste avait wéussi, cette silhouette je l'ai vu à l'oeuvwe. Une ombre diabolique qui s'infiltrait en chacun des soldats pour leur faire cracher jusqu'à leur tripe. Cette ombre est l'épidémie qui nous avons créer. Elle mute et est capable d'elle même se wenfowcew. Elle est pawfaite.

De nos jours. L'épidémie s'était rependue sur la cité ennemie comme une traînée de poudre, cette même épidémie menaçait désormais la cité sombre et inquiétait ses dirigeants. Un alchimiste de la cité fût envoyé pour trouver un remède avant que la maladie ébranle ses murs. Tel un enfant non désiré il fallait avorter Brakmar du fléau qu'elle avait crée.

Après des recherches et l'analyse des zones touchées par la maladie, l'alchimiste en vînt à une conclusion. Le froid stoppait ou ralentissait ce désastre, il fallait donc en toute logique trouver un remède sur les îles glaciales de l'ouest, la bourgade de frigost, terrain neutre, était le lieu parfait pour débuter les recherches. Le maire Cantile, apeuré par la maladie qui risquait de toucher sa ville répondit à la requête de l'alchimiste favorablement et lui confia l'atelier de sa cité. Ainsi le brakmarien s'y rendit en zaap n'ayant pas confiance dans le vieux loup de mer qu'était le capitaine Ardier qui n'avait de toute façon plus le droit de quitter le port de Frigost sous peine de ne pouvoir y rentrer.

Dès l'arrivée, le vent glacial du continent se fit ressentir, mais les multiples combats passés jadis avait renforcé le sacrieur qui ne se baladait que torse nu même par ce froid. Un passage rapide à l’hôtel de ville pour récupérer les clefs de l'atelier, pas de temps à perdre avec cette Lucette Brifian, maudite commère et assistante du maire qui poussait l'impatience du scientifique jusqu'à ses limites. Arrivé dans l'atelier, le brakmarien remarqua un mot qui lui était adressé et qui était signé par le maire Cantile surement trop prise pour se déplacer elle même ce qui était loin de déranger notre alchimiste qui préférait s'exposer un minimum dans cette ville qui grouillait de bontariens réfugiés. Sur ce bout de papier était inscrit l'adresse d'une maison dans laquelle le sacrieur pourrait dormir le soir venu, l'atelier étant trop petit et trop mal isolé pour y passer la nuit. Une fois les affaires déposées, le brakmarien partit à la recherche de plantes propres à l'île pour confectionner à son retour des potions mineurs prévenant des dégâts, sait-on jamais il était en terrain hostile après tout.

La nuit arrivait vite sur l'île gelée et le soleil avait déjà disparu depuis quelques heures, aussi il fallait se reposer pour accomplir un travail efficace, le sacrieur sortit de sa poche le bout de papier ou était inscrit l'adresse de la maison qui se trouvait en fait juste derrière l'atelier, il s'y rendit.

La porte était ouverte, il rentra sans un bruit comme à son habitude. La pièce était grande, une lanterne au plafond éclairait jusqu'au moindre détail. Une table et une marmite encore chaude trônaient au milieu de la pièce, des rangements et quelques décorations banales habillaient les murs. Une trappe faisait deviner l'existence d'une cave et les escalier en bois de l'autre coté de la pièce permettait d'accéder à un étage qui semblait faiblement illuminé. Intrigué et non informé d'une présence possible dans la maison le jeune sacrieur grimpa très discrètement les marches. L'étage était plus petit et la lumière s'y faisait rare, il semblait y avoir deux lits. Les braises incandescentes d'un feu récemment éteint faisait deviner une cheminée qui éclairait que partiellement la pièce. Il y avait un autre escalier qui menait à un grenier, la décoration restait banale pour chaque pièce pour ce que le Brakmarien en voyait. Il redescendit au premier étage pour y rejoindre un des deux lits qu'il avait aperçu. En s'approchant du premier une odeur lui parut familière, ça sentait comme le vieux chat mouillé, il comprit lorsqu'il vit une écatte endormit dans le lit. Quelque chose dépassait légèrement de la couette, des ailes d'ange, ni une ni deux il dégaina son arme pour la pointé en direction de l'ennemie qui dormait paisiblement, une fois la surprise passée il rangea son arme. Il était en terrain neutre sur frigost. Quelle idée de faire dormir un ange et un démon sous le même toit, mais n'ayant guère le choix le sacrieur prit le second lit, au moment de s'y faufiler il sentit l'ange bouger derrière lui, elle était debout juste derrière lui, un poil brun et soyeux un vrai chat de maison, un short marron et un haut noir assorti à ses guêtres de la même couleur, elle tenait une griffe pourpre entre ses mains en direction de l'alchimiste qui était peu impressionné en voyant les petites ailes blanches de l'écatte qui s'efforçait de dire sans bégayer:
"Qui êtes-vous?"
Le sacrieur n'avait pas de temps à perdre avec ça, il se retourna vers le lit et se prépara à dormir lorsqu'il senti sa chair se rompre sous l'assaut de l'ange qu'il avait surement sous-estimé. Il l'attrapa par la taille la bloqua contre lui et lui assaina un coup d'une force extrême, il ne fallait pas blesser un sacrieur et le laisser ainsi si on souhaitait gagner un combat contre ce type d'ennemi. L'ange dans les pommes étalé la tête la première dans une de ses grosses malles qui parcouraient le sol de la maison, tachée d'un bon litre de sang de son ennemi. L'attaque avait été puissante, l'alchimiste bu une de ses potions, il avait bien fait d'anticiper les problèmes et se mit à dormir.

Il se réveilla à l'aube, la pièce était vide mais on devinait la lutte passée dedans grâce au sang qui tachait le tapis et la malle complètement enfoncé par la tête de l'écatte de la veille. Il repartit à l'atelier pour commencer ce pour quoi il était la.

Tandis qu'il commença a bidouiller des recettes plus farfelues les unes que les autres à l'étage de l'atelier, l'alchimiste entendu quelqu'un entrer.
"Ah! Mais non ça n'est pas possible, des traces de neige partout dans mon atelier, ah je n'aime pas ça, pas de neige dans mon atelier!"
Il lui semblait bien que la lettre du maire Cantile faisait question du propriétaire maniaque de l'atelier maintenant qu'il était la. Il monta aussitôt.
"C'est vous l'idiot qui met de la neige dans mon atelier? MAIS! Ou sont vos chaussures? Il faut mettre des chaussures puis les retirer à l'entrée, voyez, comme je fais, sinon vous remplissez l'atelier de neige, Ah! Je hais la neige. Enchanté je suis Eric Azaraille. Mettez donc des chaussures! Enfin maintenant que vous êtes la ne les mettez pas, mais mettez les pour sortir et lorsque.."
L'alchimiste le coupa.
"Je twavaille."
"Oui bien, bien, je repasserais, penser aux chaussures, Ah! Comme je hais la neige."
Le petit eniripsa vêtu de violet se rechaussa et quitta l'atelier, après son passage, le silence semblait encore plus agréable. Quelque chose empêchait l'alchimiste d'avoir les idées claires, il continuait machinalement de créer ses potions mais semblait néanmoins soucieux, il s'arrêta net tout en cognant la table de son poing.
"Je savais qu'elle me disait quelque chose. Cette écatte je l'ai déjà vu il y a de cela un moment suw cette même île dans la tavewne, accompagnée d'une éniwipsa avec la peau mat et les ailes noiwes, elle plumait un iop aux cawtes à une table. C'est une espionne de bonta, ça n'est pas un hasawd si on m'a mis dans sa demeuwe."
Lâchant toutes ses préparations sur place le sacrieur fonça à la demeure de l'écatte, fouilla les coffres de la cave au grenier cherchant une preuve, un indice sur le lien entre cette écatte et Amayiro. Si tel était le cas, il pourrait mettre de coté sa mission actuelle secondaire pour se charger de celle que tous brakmariens possèdent, éliminer la tête de la cité blanche, Amayiro. Se rapprocher de cette joueuse était le seul moyen d'arriver à ses fins. Il lui fallait la retrouver, rapidement. C'est en se dirigeant vers la bibliothèque qu'il la vu sortir.
"Hey, l'écatte."
Elle se retournât, à la lumière du jour on pouvait admirer les détails de son visage, de grands yeux vert, deux petits saphirs qui trônaient au milieu de ce visage aux traits fins. Un léger sourire en coin qui voulait tout et ne rien dire à la fois. Quelle beauté.
"Excuse moi pouw hiew soiw, tu m'as suwpwis et.. enfin bwef. Nous sommes en zone neutwe, essayons de nous compowtew en tant que tel, que fais-tu ici? Tu es la pouw l'épidémie aussi? Moi je wechewche un wemède pouw notwe continent qui est affecté suw tous les points."
Ses courbes très bien dessinées, de grandes jambes fines mais non dénuées de muscle, une cape qui descendait jusqu'à ses genoux solides, son haut noir laissait entrevoir des formes généreuses. Le sacrieur tout en feintant un grand sourire posa sa main sur l'épaule de son ennemie.
"Ça va allew? J'espèwe ne pas t'avoiw blessée hiew."
Il était dangereusement proche de son ennemie, les deux corps étaient presque collés l'un à l'autre, la fourrure fine de l'ange réchauffait le corps nu du démon, les yeux étaient plongés dans les siens attendant une réponse.

Elle était d'une incroyable agilité elle réussit à s'extirper de l'étreinte sans aucun mal et elle s'enfuit par les toits. Elle n'eu certainement pas le temps de voir que le jeune sacrieur esquissait un sourire qui l'eu trahit il ouvra sa main précédemment posée sur l'épaule de l'écatte. Il en avait quelque poil. Il s'agenouilla sur le sol enneigé et sortit de sa poche une petite boule noire poilue qui aussitôt placée sur la neige se déroula. C'était une petite créature dénommée blérodoudou, une créature rare des crocs de verre une des régions les plus dangereuses de l'île, cette petite chose avait la capacité de retrouver grâce à l'odeur tout et n'importe quoi par n'importe quel temps. Le sacrieur mit sous son museau les quelques poils et le blérodoudou se mit à courir à tout allure.

"Chewches mon petit."

Il ne le suivait pas, il préféra retourner à l'atelier reprendre ses mixtures et potasser quelques livres qui aurait pu le mettre sur la piste d'un remède. En réalité ça n'était pas un remède qu'il cherchait. Mais bien la recette qui avait crée ce monstre hideux qui tuait tout sur son passage, recréer une petite partie de ce fléau pour ensuite trouver ses faiblesses. Il n'eut pas vraiment le temps de s'en occuper que le bléroudoudou déboula dans l'atelier tout enneigé en mettant partout sur les murs, le sacrieur en connaissait un qui n'allait pas être ravi de voir toute cette neige, mais il n'avait pas le temps de nettoyer tout ça pour qu'un éniripsa androgyne soit satisfait. Il suiva le blérodoudou jusqu'à la taverne et patienta, elle était à l'intérieur. Elle sortit finalement avec deux bouteilles à la main.

"Ah ! Tu es là."

Le sacrieur mimait la surprise. Il tenta d'engager la conversation mais elle semblait préoccupée par ses soeurs surement sur Bonta affrontant la maladie. Il vit bien que quelque chose n'allait pas, c'était l'occasion rêvé. Il l'a pris dans ses bras pour la rassurer mais elle s'en dégagea aussitôt il n'eut pas le temps de passer la main dans ses poches pour attraper l'insigne bontarienne. Il la suivit jusqu'à la cave et vu l'horrible mélange qu'elle faisait. Ayant une amie très proche pandawa, il connaissait parfaitement tous ces genres de breuvage et su que si elle buvait son nectar ce soir, il pourrait avancer à grand pas dans sa mission sans qu'elle s'en rende compte. Elle s'enfuit jusqu'au grenier. Le démon savait que la bouteille serait vide dans peu de temps vu l'état de l'ange qui semblait désespérée. Il en profita pour manger un petit morceau puis la rejoint dans le grenier en enfonçant la porte. Elle était la, dans la pénombre, adossée au mur, la bouteille vide à la main. Il fallait en profiter. Il s'approcha au plus proche d'elle et passa discrètement sa main dans ses poches.

"Ça va allew. Ne t'en fais pas."

Elle semblait ne rien comprendre, parfait. Il sortit de sa poche l'insigne bontarienne qu'il cherchait. C'était une espionne, elle était bien proche d'Amayiro. Le sacrieur ne pu s'empêcher de sourire bêtement, il était proche du but, il remit l'insigne dans sa poche. Elle tentait de lui parler, un balbutiement de personne ivre qui ne voulait rien dire. Puis elle s'endormie contre le mur froid et dur du grenier. L'alchimiste la prit dans ses bras pour l'amener dans son lit, il fallait prendre soins d'elle, elle était sa chance d'attraper Amayiro. Aussitôt dans ses bras, elle passa elle même les siens autour du cou du puissant guerrier. Tout en descendant les escaliers il la vît pleurer discrètement, quelques larmes coulaient le long de ses joues. Il la déposa sur son lit et alla puis regagner la pièce d'entrer pour y récupérer de quoi faire quelque chose de chose à l'ange qui était encore plus glacée qu'un kaniglou qui hiberne. Il remonta avec le breuvage qu'il lui fît boire malgré elle. Il se leva du lit mais quelque chose le retenu. L'écatte avait attrapée le bras du sacrieur, elle avait encore la main glacée, malgré les deux couettes qu'elle avait sur elle.

"Lâche moi."

Elle ne cédait pas, il ne savait même pas si elle entendait quelque chose. Entre rêve et réalité, elle était de toute façon ivre. Il la rejoint alors dans le lit pour la réchauffer, son corps de sacrieur comprenait un sang naturellement brûlant qui le gardait toujours au chaud, il en ferait profiter son ennemie pour un soir. Il se colla contre elle, son pelage était agréable. Elle se blotti à son tour machinalement contre le démon au sang chaud. Ils s'endormirent, le sacrieur heureux de sa trouvaille ne songeait même plus qu'il était collé à son ennemie.

Elle avait un sommeil plus qu'agité. Tout était fait pour les différencier, les factions, les buts, même dans le sommeil on voyait clairement les deux camps s'afficher. Elle en sueur bougeant sans cesse, lui calme et serain toujours un sourire discret en coin. L'écatte prise dans l'entrave du sacrieur ne pouvait sortir de son lit, douce et délectable situation pour le jeune démon qui ne pouvait s'empêcher de comparer ses bras se refermant sur l'ange à son plan se rabattant sur Amayiro. Il n'avait plus que ça en tête, l'obsédant il n'avait même pas remarqué qu'il était désormais seul dans le lit, une douce odeur de perce neige frais le sortit de ses pensées. Il descendit, l'écatte referma aussitôt un gros et vieux livre et lui tendit quelque chose à boire.

"Bonjour, bien dormis?
- Hum, qu'est-ce que c'est dans cette tasse?
- Du lait...
- Ai-je des poils? Des oweilles velues? Quelque chose te fais pensew que je suis moi aussi un éca?
- Euh.. passons. Tu travailles bien au laboratoire d'alchimie, n'est-ce pas, que fais-tu, ou en sont tes recherches?
- Tu as pawlé dans ton sommeil. Ton nom?
- Je m'appelle Adre. Euh.. oui j'ai fais un cauchemar. Mais tes recher..
- Mes wechewches n'avancent pas assez vite. D'ici quelques semaines Bonta sewa désewt, tous les habitants y auwont péwis et tout le continent sewa contaminé. Je wetouwne twavaillew."

Cette annonce maladroite avait couper l'écatte dans ses questions, elle pensait certainement à ses soeurs. Le sacrieur sortit de la maison pour rejoindre l'atelier. Une idée lui était venue en sentant le perce neige, cette plante qui parcourait les plaines gelées et dont le pollen très puissant se libérait en hiver, c'était justement en hiver. Peut-être ralentissait-il la contamination, il fallait le tester. Mettre au point une potion capable de canaliser la maladie. Si l'alchimiste pouvait mettre au point cette potion, alors il pourrait accompagner l'ange dans sa cité pour tester son sérum, jouant sur le fait que ses soeurs sont certainement malades. Pour ensuite atteindre Amayiro affaiblit par ce fléau. Un plan parfait, le sérum en était la clef. Après quelques concoctions minutieuses il partit dans les plaines reculées de Frigost pour y récupérer des perces neige. Dans la soirée, la besace pleine de plante il décida de s'en retourner à la bourgade mais à l'entrée quelqu'un lui barrait la route.

Le sacrieur n'avait pas de temps à perdre et encore moins envie qu'on le lui prenne. Il attira l'homme jusqu'à lui pour lui asséner un coup de pied en plein visage. L'ennemie à terre se fît rejoindre par ce qui était surement son complice qui dégaina aussitôt sa hache pour blesser l'alchimiste, il esquivait chacun des coups, les deux hommes n'étaient pas de grands guerriers. Soudain il cessa de se dérober à l'assaut de son ennemie pour prendre un coup de hache, son torse était couvert de sang, un plaie très profonde et très large aurait tuer n'importe quel homme, pas un sacrieur. Ses yeux blancs s'illuminèrent, le sacrieur rigolait à gorge déployé, il sortit son arme prêt à tuer l'homme qui lui barrait la route mais Adre bondit de nulle part le faisant tomber sauvant par la même occasion l'homme à la hache. Il s'avéra que les deux hommes étaient ses sbires payés pour retrouver l'alchimiste. Quiproquo malheureux, une minute de plus et l'un deux aurait perdu la vie.

"Je suis désolée… Je pars.Je te laisse avancer dans tes recherches et bénéficier de ma maison tant que tu le souhaites. Je me rends à Bonta, avec quelques monstres de Frigost. Pour faire des tests. Amayiro soutient mon projet, j’ai son aval, et ne veux pas imposer une telle mission à quelqu’un d’autre. Adieu. "

Elle se tourna, commença à partir. Le sacrieur la prit par le poignet, la reteint, elle se retourna brusquement. Il ne savait pas quoi dire pour la retenir, il ignorait pourquoi il était décontenancé à ce point.. après quelques secondes il reprit ses esprits.

"Ça ne sewviwait à wien. Les monstwes ne wésistent que mieux à la maladie que pawce que suw leuw pelage s'est déposé le pollen de pewce neige."

C'était stupide. Il aurait mieux fallu la suivre jusqu'à Amayiro. La prévenir était stupide. Il réfléchit.. il fallait bluffer.

"J'ai mis au point un antidote. De quoi pwéveniw le poison ou alows walentiw ses effets. Laisses moi t'accompagnew, je vais en pwoduiwe diwectement à bonta, j'ai suffisament wécoltew de plantes pouw la ville."

Il planta son regard dans celui de l'ange. Il était convainquant, on avait du mal à lui refuser quelque chose.