Puash, le jeune Feca

Doucement, le soleil descendit à l'horizon. Après une journée de travail intensif, il pouvait bien s'accorder une pause, non ? D'ailleurs, ça faisait des années qu'il procédait ainsi. Un peu de lumière, puis dodo. Un peu de lumière, puis dodo ...

En même temps que lui s'endormit un jeune Feca, bien au chaud sous sa couette en laine de Bouftou, tout juste bordé par sa mère. Il vivait dans une maison modeste du côté de la mer, au Sud du port de Madestram, pas loin du temple de sa classe. La journée, il aimait se promener le long des plages, observer l'île des Wabbits, très très loin à l'horizon, taquiner les crabes, aller jouer près du canon pour l'île de Moon, et surtout, espionner des conversations entre les Abraknydes qui vivaient dans une paix relative, un peu plus au sud.

Insouciant, il vivait sa vie d'enfant, protégé par ses parents des dangers du monde des douze, et n'ayant pour désir que celui de pouvoir continuer à se promener en paix, et à explorer les alentours de sa maison. Il y avait tant de choses à faire, ici, qu'il ne parvenait pas à s'en lasser. Son imagination l'emportait bien au delà des branches mortes, des touffes d'herbes et des créatures qu'il côtoyait depuis maintenant huit ans ...

Dans son rêve, Il menait les Bontariens en guerre contre les démons de Brackmar. Il se voyait tel un grand chef, protégeant ses compagnons contre les diverses attaques adverses. Incroyable forteresse, il éliminait tout ce qui lui barrait la route à coup de bâton, n'hésitant pas à donner le maximum de sa puissance, tandis que l'armée qui le suivait ne prenait pas une entaille, et que les murs de Brackmar s'effondraient sous la pression.

Dans son combat, il se voyait combattre un immense Sacrieur, résistant à chaque attaque, et frappant plus fort à chaque seconde.

[Je posterai la suite après ... ]

Rhaaa nooon, ... ma suite a été effacée -- ... fleeemme-euh ... :'(

Les deux adversaires se toisèrent avec force, leurs regards brillaient de puissance, et leurs mains écrasaient les poignées de leurs armes. Lentement, ils firent des petits cercles l'un autour de l'autre, guettant une occasion pour passer à l'attaque. Ils ne pouvaient pas sous-estimer leur adversaire, et avec la tension, laissaient leur entrainement et leur instinct de guerrier prendre le dessus. A un moment, le Feca eu un sursaut, une flèche perdue était passée à quelques centimètres de son visage. Le Sacrieur fonça.

Enchainant les coups avec une vitesse folle, en bas, en haut, à gauche, à droite, déjà il prenait l'avantage du combat contre son adversaire, qui s'efforçait de ne pas encaisser de coups. Le Feca reculait, et clairement, il s’essoufflait devant l’infatigable Sacrieur, qui ne cessait pas ses assauts. Aussi incroyable que ça puisse paraître, sa hache se relevait et s’abattait sur son adversaire plusieurs fois par seconde. Le Feca était dépassé, n'arrivait plus à prévoir d'où viendrait le coup suivant, et son bouclier était sur le point de se rompre sous la pression, tandis que la main qui tenait son bâton se fatiguait à chaque coup ...

Puash décida qu'il ne pouvait pas mourir comme ça. Il avait mené ses hommes jusqu'au portes de Brackmar, et en aucun cas il ne pouvait laisse la situation se retourner aussi près du but. Il était si puissant ! Un gros Sacrieur comme ça n'avait pas le droit de mettre sa situation en danger ! Non, non, non !

D'un mouvement rapide, il esquiva le coup de hache qui était destiné à le décapiter. Le Sacrieur fut propulsé en avant par sa propre force, et le Feca s'agenouilla pour le faire trébucher. De tout son long, l'énorme monstre de combat s'étendit sur le sol, alors que Puash reprenait ses esprit. Il leva son arme pour donner un coup mortel dans le dos de son adversaire. La victoire était à lui.

Alors qu'il s’apprêtait à en finir, tout ce qui l'entourait s'éclaircit soudainement et devint blanc. Une douce voix sans propriétaire parlait à son oreille et son monde se bousculait dans sa tête.
- Puash, Puash ! Réveille-toi !
- Rhoo, maman, ... j'étais justement en train de faire un rêêêve-euh ...

Il bailla et s'étendit les membres, puis s'assit sur son lit, l'esprit un peu embrumé.

La brume matinale s'éloignait petit à petit au fur et à mesure que l'astre brillant faisait son envol à l'horizon. De mille feux, il dissipait les infimes gouttelettes que le froid du matin avait crée. Les nuages à hauteur d'homme se faisaient avaler tout cru par la chaleur naissante ...

Puash ouvrit la porte à la volée, d'humeur maussade. Cela devait être fait vite et bien. Il avait en mains une parie de ciseaux tranchants, idéaux pour la tonte de Bouftou. Avec lui il avait également son expérience de jeune éleveur, ainsi qu'un équipement polyvalent pour mener à bien sa tache. Il lui manquait juste la volonté. Aujourd'hui, ce n'était pas ça qu'il désirait. Il voulait devenir un aventurier, un grand guerrier. Mais ses parents étaient trop strictes et ne le laisseraient jamais quitter la maison familiale. Aussi, il ne se passait rien dans cette région un peu reculée d'Amakna. La dernière fois qu'il s'était passé quelque chose, c'était une démonstration au Kanojédo. Une équipe d'aventuriers montraient leur efficacité à combattre en groupe au peuple, dans le but de se faire proposer une quête avec des kamas pour récompense. Evidemment, c'est ce dont rêvent tous les aventuriers. Avec assez de kamas, rien n'est inaccessible ...

Il soupira en découpant la dernière mèche de laine du Bouftou qu'il devait tondre. Le jeune Feca en avait enfin fini avec cette désagréable tâche. Rapidement, il rassembla sa récolte, et s'en alla mettre tout ça à la réserve, avant d'enfiler son pseudo-équipement d'aventurier. Une vieille épée en bois ainsi qu'une panoplie de vêtements stylisés sans aucun intérêt guerrier. On aurait dit un de ces aventuriers descendus d'Incarnam, ... ceux qui pensent tout savoir, et qui parcourent le monde pour tuer et piller. Tout comme les quatre bougres qui étaient venus au Kanojédo.
- Par les Douze Dieux ! Quand est-ce qu'il se passera enfin quelque choooose-eeuuuh ?

Au moment ou il entama son cri de désespoir, un vieil oiseau qui vola au dessus de lui décida de se soulager. Puash reçu la fiente en plein visage, et hurla de plus belle, maudissant cette vie trop peu active, dépassée ....